L'élevage du faisan de Wallich
Le faisan de Wallich n'est pas très populaire auprès des éleveurs, probablement en raison de sa livrée terne, sans ocelles ni couleurs vives. C'est pourtant une espèce attachante et peu farouche.
Les volières peuvent être de taille modeste, de 15 m² environ, le sol étant parfaitement drainé car cette espèce est très sensible à l'humidité. C'est un faisan rustique ne craignant pas le froid. Un abri ouvert le protégera toutefois de la pluie et du vent. Le sol de la volière pourra être aménagé avec des rochers et des souches, sur lesquels il aime se percher, et quelques buissons dont le pied sera protégé par des dalles ou un grillage qui empêchent le faisan de piocher et de détruire les racines.
La formation du couple ne pose pas de problème avec de jeunes animaux mais un ré-appariement effectué avec des adultes peut causer quelques soucis. Souvent la femelle accepte mal un nouveau partenaire, surtout s'il est plus jeune qu'elle.
Bien que cette espèce soit végétarienne, terrestre, placide, la cohabitation avec d'autres oiseaux est assez difficile. Jean Delacour (1983) citait le cas de Wallich qui dévoraient avidement des astrilds et autres petits passereaux. Pour notre part nous avons constaté qu'il est impossible de les détenir avec des colombes car ils s'acharnent sur les jeunes juste après l'envol, ou sur les parents cherchant à défendre leur progéniture.
La nourriture est constituée d'un granulé pour faisans auquel on peut ajouter un peu de verdure, des racines râpées, quelques graines et de la pomme.
La maturité sexuelle est souvent acquise à deux ans mais on a vu des femelles d'un an pondre quelques œufs et des mâles du même âge féconder des œufs. Le faisan de Wallich est parmi les derniers à pondre au printemps. A Clères, les pontes ont lieu entre début mai et mi-juin. Les œufs, de 9 à 12, sont déposés soit dans une cavité du sol que la femelle aménage elle-même au pied d'un buisson, d'un rocher ou d'une souche, soit dans une caisse placée dans un coin de l'abri. En cas de retrait des œufs, la poule fait une ponte de remplacement de 5 à 6 œufs.
L'incubation, si elle n'est pas naturelle, peut être menée artificiellement à 37°6C et 45% d'humidité. Elle dure 26 jours. Mais la poule Wallich est souvent une excellente mère, et ilest agréable de la voir entourée de ses poussins, sous l'œil attentif du mâle, surveillant jalousement sa famille.
Les faisandeaux sont débrouillards et mangent vite seuls. Il pourrait être intéressant de les élever avec des espèces plus timides, s'ils n'avaient la fâcheuse habitude de picorer les doigts de leurs congénères, les prenant sans doute pour des vers. Il faut donc les élever en groupe homogène, tous les poussins étant du même âge. La nourriture est classique, à base de semoulette. Vers l'âge de deux semaines on peut ajouter un peu de verdure, dont on augmentera progressivement la quantité.
Les jeunes Wallich ont, semble-t-il, besoin d'un lest végétal que les granulés ne peuvent seuls fournir. Faute de quoi, ils ont tendance au picage des plumes du dos et du croupion. La meilleure façon de prévenir cette habitude est de leur distribuer une verdure grossière et non coupée (cœur de laitue, pied de rumex, salade montée) qui suffit à les occuper.
Les jeunes peuvent rester ensemble jusqu'à la fin de l'hiver suivant leur naissance.
par Alain Hennache
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Pour en savoir plus
MONOGRAPHIE DES FAISANS