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La World Pheasant Association

Par Alain Hennache (10-2014)

De nombreux éleveurs amateurs ont entendu parler de la W.P.A. mais peu connaissent les buts exacts de cette association internationale chargée de la conservation des Galliformes par tous les grands organismes internationaux, U.I.C.N., Birdlife, ...

 

Elle diffère de tous les groupements d’éleveurs (Aviornis, C.D.E., F.F.O., Phoenix International) par ses buts, son organisation, ses méthodes de travail et ses moyens, financiers ou humains.

 

La W.P.A. a été créée en juin 1975 par une poignée d’éleveurs de faisans britanniques, conscients des menaces qui pesaient sur certaines espèces de Galliformes et sur leurs habitats, afin de promouvoir et développer leur conservation aussi bien en milieu naturel qu’en captivité, partout dans le monde. A l’origine, le groupe systématique essentiellement concerné était la famille des phasianidés mais rapidement les préoccupations de la W.P.A. se sont étendues aux autres familles: megapodidés, cracidés.

Rapidement aussi, le mouvement a dépassé les frontières du Royaume Uni et des filiales appelées « Chapitres » se sont créées en France, au Bénélux, en Allemagne, aux U.S.A...

 

Les buts principaux déclarés sont:

  • encourager l’élevage en captivité dans les pays d’origine et aussi ailleurs

  • établir une banque de données et s’en servir pour conseiller non seulement les membres mais aussi les organisations extérieures en matière d’écologie, de conservation, de protection et d’élevage des Galliformes

  • promouvoir des recherches in et ex situ, et en publier les résultats

  • éduquer le public par tous les moyens pour mieux lui faire connaître cet ordre d’oiseaux

  • établir des collections réserves et des stocks d’espèces menacées, sous l’égide de la W.P.A., en collaboration avec les gouvernements des pays d’origine et avec des éleveurs approuvés

 

Le premier président désigné était, bien entendu, Jean Delacour, l’un des fondateurs de la W.P.A., mais des noms prestigieux ont occupé des postes de vice-président: Charles Sivelle, Charles Coles ou Yoshimaro Yamashina. L’exécutif, quant à lui, a été mené par des éleveurs reconnus, Tim Lovel, Keith Howman ou Gary Robbins...

 

Aujourd’hui la W.P.A. compte 9 « chapitres »; Allemagne, Autriche, Benelux, Chine, France, Inde, Pakistan, Royaume Uni, Portugal, République tchèque et Slovaquie, qui se sont engagés à poursuivre les buts d’origine (cités plus haut) mais aussi à:

 

  • financer les programmes de conservation ou pédagogiques

  • établir et maintenir des contacts avec les gouvernements des pays où vivent les espèces menacées

  • encourager les universités à s’impliquer dans des études sur les Galliformes

  • développer les compétences de chaque membre de la W.P.A. pour qu’il ne soit pas un simple adhérent mais un véritable maillon d’une chaîne d’informateurs, chacun chargé de rassembler des observations, que ce soit dans la nature ou en élevage.

  • transmettre ces informations à la W.P.A. Internationale de façon que le meilleur usage en soit fait à tous les niveaux.

 

Trois autres organismes sont également affiliés à la W.P.A. : Taiwan Pheasant Association, Bird Conservation Nepal et Pheasant and Waterfowl Society in Australia.

 

L’organisation est composée d’un conseil d’administration, d’un conseil scientifique (Scientific advisory Committee) et d’un groupe pour l’élevage en captivité, l’ECBG (European Conservation Breeding Group).

Le président actuel est le Professeur Zheng Guangmei et le chairman Keith Chalmers-Watson, Keith Howman étant le président d’Honneur. Deux publications assurent la diffusion des résultats: l’une, annuelle, « WPA Annual Review » traite des activités annuelles et des résultats scientifiques, l’autre, « W.P.A. News », trimestriel, informe ses adhérents de toutes les dernières nouvelles concernant les Galliformes.

 

 

Le S.A.C.

 

Par Alain Hennache (10-2014)

 

Le S.A.C. (Scientific Advisory Committee) a pour rôle de conseiller et superviser les projets de conservation in et ex situ soumis à la W.P.A.

 

Il est composé de scientifiques connus ou de personnes reconnues pour leur expertise dans un domaine particulier mais peut faire appel de façon ponctuelle à des spécialistes de certains groupes de galliformes. Il se réunit une fois par an mais traite aussi de nombreux dossiers par conférence électronique ou email.

 

Le S.A.C. évalue les projets qui lui sont soumis et signale au bureau exécutif de la W.P.A. les plus intéressants d’entre-eux. La W.P.A. peut alors décider de les soutenir financièrement totalement ou partiellement.

 

Les membres du S.A.C. sont actuellement :

Ludo Pinceel, président du groupe

David Baines

Brian Bertran

Tim Bray

Alain Hennache

Heiner Jacken

Edouard Jelen

Rahul Kahul

Nick Sotherton

Roland Wirth

Zhang Zhengwang

 

 

L’E.C.B.G.

 

Par Alain Hennache (10-2014)

Un autre groupe de spécialistes important pour la W.P.A. est l’E.C.B.G. (European Conservation Breeding Group) chargé lui de la conservation par l’élevage en captivité. Son responsable actuel est Ludo Pinceel qui a succédé à Heiner Jacken et John Corder. De même que chaque projet de sauvegarde d’une espèce ou de son habitat est soumis à la critique de scientifiques, avant, pendant et après la phase d’exécution, il est rapidement apparu que l’élevage en captivité devait être géré avec la même rigueur scientifique, si l’on désirait disposer de populations captives pouvant se suffire à elles-mêmes sans avoir recours à des importations d’oiseaux sauvages, ces dernières étant réservées aux cas extrêmes de populations captives d’espèces rares ne disposant plus d’une diversité génétique suffisante (et toujours si le prélèvement dans la nature ne porte pas un grave préjudice à la population sauvage).

Il fallut, dès lors, établir une véritable stratégie pour l’élevage en captivité afin que celui-ci devienne un véritable outil de conservation et non une simple passion partagée par quelques éleveurs amateurs. L’E.C.B.G. participe pleinement à une véritable politique de conservation par:

 

  • la mise en commun et la gestion des populations captives détenues par des éleveurs européens concernés par la conservation des galliformes (Royaume Uni, Bénélux, Allemagne, Autriche et France pour l’instant)

  • l’acquisition de données scientifiques dans toutes les disciplines (éthologie, génétique,...) pouvant être utilisées dans la gestion des populations sauvages ou lors de programmes de réintroduction.

  • la sensibilisation et l’éducation des peuples habitant les pays d’origine des espèces en voie de disparition (lors de réintroductions ou de programme d’élevage sur place), par la mise en place de véritables programmes pédagogiques

  • la représentation de ces espèces dans les zoos, ce qui les rend accessibles au grand public, dès lors informé des besoins de conservation à travers le monde.

 

L’un des outils de l’ECBG est le recensement annuel de tous les galliformes élevés par les membres WPA européen (Royaume Uni, Bénélux, France, Allemagne, Autriche, Portugal). La collecte de ces données sur un grand nombre d’années permet de mieux gérer les populations captives. Il est ainsi possible de connaître très précocement toute tendance pour une espèce, un pays et d’identifier des problèmes majeurs dès leur apparition.

Un site web, créé récemment, est maintenant disponible pour permettre à tout un chacun de connaître les résultats européens

 

Les principaux programmes actuels de l’ECBG sont nombreux et concernent : le faisan de Wallich (Catreus wallichi) en collaboration avec le gouvernement indien ; les faisans d’Edwards et du Vietnam en collaboration avec le gouvernement vietnamien ; la formation de personnel et l’apport d’une aide technique à des centres de conservation en Malaisie, Inde, Chine. Citons aussi la mise en place de groupes de travail et de registres pour les espèces les plus menacées : tragopans, faisans à dos de feu, éperonniers...

 

Les élevages coordonnés par l’E.C.B.G., à travers le monde, avec l’aide d’éleveurs amateurs reconnus ou de parcs zoologiques, sont toujours conduits avec une grande rigueur (connaissance des installations, baguage, studbook, représentation des lignées...) qui oblige les détenteurs des animaux à travailler dans le plus grand désintéressement financier mais avec la fierté de participer effectivement à la conservation des Galliformes.

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